G. Friedman “… C’est cynique, amoral, mais ça marche ». (Discours au Council on Foreign Relations de Chicago)
George Friedman, né le 1ᵉʳ février 1949 à Budapest, est un politologue américain. Il est le fondateur et l’ancien dirigeant de la société de renseignement Stratfor. Wikipédia

Dans son discours au Council il explique comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Il identifie également les ennemis potentiels des USA. Friedman voudrait que le monde actuel soit exclusivement sous le contrôle direct ou indirect des USA. Le président de Stratfor déclare que les USA n’ont pas de relations avec l’Europe. « Nous avons des relations avec la Roumanie, la France et ainsi de suite. Il n’y a pas d’Europe avec laquelle les USA ont des relations quelconques”.
” Les USA contrôlent tous les océans de la terre. Personne n’avait encore réussi à le faire. Par conséquent, nous pouvons nous ingérer partout sur la planète, mais personne ne peut nous attaquer. Le contrôle des océans et de l’espace est la base de notre pouvoir”, a déclaré Friedman à Chicago.
Selon lui, “la priorité des USA est d’empêcher que le capital allemand et les technologies allemandes s’unissent avec les ressources naturelles et la main d’œuvre russes pour former une combinaison invincible”. Créer un “cordon sanitaire” autour de la Russie permettra à terme aux USA de tenir en laisse l’Allemagne et toute l’Union européenne.
Cela rappelle forcément la conversation de la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland avec l’ambassadeur des USA à Kiev en 2014. Nuland avait alors expliqué à son interlocuteur en des termes très crus ce qu’elle pensait de l’Europe unie et de ses dirigeants Plus tard, elle a présenté ses excuses pour la forme de ses propos, mais pas sur le fond. Il faut savoir que Mme Nuland est une lectrice des notes analytiques de Stratfor.
Partagé par la plupart des milieux dirigeants de Washington, qui rappelons-le sont souvent les commanditaires de Stratfor, dénie à l’Union européenne toute possibilité d’indépendance politique économique ou militaire. Car du fait de l’impossibilité supposée des responsables politiques européens de maîtriser leurs conflictualités latentes, tout désir d’indépendance de leur part est perçue comme un risque et une menace permanente pour la paix et la sécurité des États-Unis.
En mai 2014, "Condoleezza Rice" ancienne secrétaire de l'administration Bush, disait :
“Nous devons imposer des sanctions plus sévères [à la Russie, NDLR]. Et je crains qu’à un moment donné, cela doive probablement impliquer le pétrole et le gaz […] Sur le long terme, l’enjeu est de changer la structure de l’indépendance énergétique. Que l’Europe dépende davantage de la plateforme énergétique nord-américaine, des formidables ressources en pétrole et gaz que nous trouvons en Amérique du Nord. Vous voulez avoir des pipelines qui ne passent pas par l’Ukraine et la Russie. Pendant des années, nous avons essayé d’amener les Européens à envisager d’autres voies d’approvisionnement. Il est temps de le faire.”