Daniel Genty était jugé ce jeudi 26 janvier devant le tribunal correctionnel de Beauvais. La liaison a débuté en 2005 à Beaudéduit alors que la collégienne était âgée de seulement 12 ans. Trois ans plus tard, elle avait dû avorter après être tombée enceinte. Près de 18 ans après les faits, l’élu a été condamné par le tribunal correctionnel de Beauvais.
« J’ai encore peur des hommes et quand on me touche, je me gratte jusqu’au sang », confie la jeune femme dans des propos relayés par son avocate. Profondément choquée par les faits d’atteintes sexuelles subis durant son adolescence, la victime n’a pas trouvé la force de se présenter à la barre du tribunal correctionnel de Beauvais. En revanche, elle a eu le courage de pousser les portes d’un commissariat de police en 2019.
Face aux enquêteurs, elle narre le récit sordide de sa « liaison » avec un habitant de Beaudéduit, de 26 ans son aîné. Dans le village, Daniel Genty est connu comme le loup blanc. Avec une réputation sans aspérité. Père de deux enfants, l’homme alors âgé de 39 ans en 2005 vit en concubinage et jouit d’une belle image. Deuxième adjoint au maire, poste qu’il occupe toujours, l’élu est également responsable du comité des fêtes du village. C’est donc tout naturellement que les adolescents de la bourgade se rendent dans son atelier pour profiter de son terrain arboré. Et notamment une poignée de collégiennes. Parmi lesquelles Sophie et deux de ses amies. Toutes sont scolarisées en classe de 5e, mais le père de famille semble en faire fi. Il n’hésite pas à leur envoyer des photos de son sexe en érection ou après avoir éjaculé « Ce n’était pas du sperme, mais du gel douche », se défend benoîtement le prévenu à la barre du tribunal.
Sauf que ce dérapage n’est que le début d’une histoire nauséabonde. Elle débute réellement alors que Sophie se rend dans le vestiaire de l’atelier du père de famille. Daniel Genty fait alors irruption et embrasse la collégienne de 12 ans avant d’avoir une relation sexuelle avec elle. « Mais il n’y a pas eu de pénétration, je n’ai pas réussi la première fois », précise le prévenu. Les fois suivantes, en revanche, le père de famille laisse libre cours à ses fantasmes. Jusqu’à l’initier à la sodomie alors qu’elle était encore vierge au moment du premier passage à l’acte.
Et l’histoire se poursuit pendant plusieurs années tel un couple ordinaire. Shopping, nuit à l’hôtel, week-end… rien n’est trop beau pour séduire l’adolescente en perte de repère. « Il l’a amadouée parce que ses parents n’étaient pas présents et qu’elle était paumée. C’était la personne idéale pour lui et il va en faire sa maîtresse », s’indigne Me Audrey Kauffmann. Au point de la mettre enceinte à 15 ans et de la conduire lui-même dans une maternité à Amiens pour une interruption volontaire de grossesse.
Reconnu coupable, le prévenu a été condamné à 2 ans de prison, dont un an ferme à purger sous le régime de la détention à domicile sous surveillance électronique.