Une découverte macabre dans une loge maçonnique (1941)
« En prenant possession de la loge de Béziers, sous le gouvernement du Maréchal, en 1941, la police découvrit le cadavre d’une fillette âgée d’environ sept ans.
Commis par M. le procureur de l’État français, M. le docteur Roulaud, médecin légiste, se rendit le 19 décembre 1941, à 16 heures, à la Loge et dressa un rapport.
« Le cadavre examiné, y lit-on, est celui d’une fillette mesurant cent trois centimètres, et par conséquent, âgée d’environ sept ans. »
Le médecin légiste décrit ensuite minutieusement ce cadavre qui pesait deux kilos, dont les parties molles étaient « absolument desséchées, ligneuses et légères« . Les viscères avaient été enlevés. Il ne restait que le « squelette, les muscles des membres, avec des morceaux de peau parcheminée« .
Les vaisseaux artériels avaient été « colorés en rouge vif« , et les veines « injectées en bleu« . On avait conservé « la vessie et le rectum béants et parcheminés« .
Deux trous pratiqués dans le vertex permettaient de suspendre ce cadavre au mur, ajoutant à l’horreur du spectacle.
On avait, détail horrible, « respecté les paupières qui portaient encore leurs cils longs et blonds » et les lèvres qui bordaient « d’un mince liseré desséché une rangée presque intacte de petites dents jaunies ».
On pourra trouver deux reproductions photographiques du cadavre de la loge de Béziers dans les Documents maçonniques d’août 1942, p. 23.
Toutes les loges n’avaient sans doute pas les moyens de pousser l’usage de l’horrible aussi loin que la loge de Béziers, mais dans tous les cabinets de réflexion, on trouve des crânes, des tibias, des tentures de deuil, des transparents lumineux faisant apparaître un corps d’homme, des silhouettes en matières luminescentes, des squelettes en fer forgé peint, etc…
De toute manière, il s’agit d’inspirer l’horreur.
La découverte du cadavre de la loge de Béziers indigna, à l’époque, un public qui ignorait tout des cérémonies initiatiques dans la Franc-maçonnerie. « Sans aucune nécessité scientifique, écrivaient les Documents maçonniques, sans aucun droit, contrairement aux lois, la Maçonnerie s’est appropriée le malheureux cadavre d’une petite fille pour le faire figurer dans ses cérémonies macabres afin d’impressionner les Frères. »Le but était, évidemment, de placer ses adeptes dans un « état spécial d’hypnose intellectuelle et d’énervement physique », nécessaires à la préparation à l’initiation.
Jacques Ploncard d’Assac
Le secret des Francs-maçons (1979)
p. 131
Les lois de Pétain sur la franc-maçonnerie :
Tout commence le 10 juillet 1940 quand l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Dès l’été, la répression s’abat sur la franc-maçonnerie, frappant les structures de l’ordre, ses biens, ses adhérents, et jusqu’à son image avec la diffusion du film Forces occultes en 1943. Voir le film plus bas.
La loi du 13 août 1940 s’attache également à légiférer sur le sort du patrimoine des sociétés secrètes. Le dépouillement de l’Ordre de tous ses biens se fait au profit de l’administration générale de l’Assistance publique pour la capitale et des bureaux de bienfaisance pour la province. Plus tard, les immeubles seront également attribués aux Scouts de France ainsi qu’aux œuvres scolaires et sportives.
Cette loi s’attache en premier lieu à mettre au pas la fonction publique. L’article 5 stipule : « Nul ne peut être fonctionnaire, agent de l’État, des départements, communes, établissements publics, colonies, pays de protectorat et territoires sous mandat français, nul ne peut être employé par un concessionnaire de service public ou dans une entreprise subventionnée par l’État ou par une des collectivités publiques ci-dessus désignées :
1° S’il ne déclare pas sur l’honneur, soit ne jamais avoir appartenu à l’une des organisations définies à l’article 1, soit avoir rompu toute attache avec elle ;
2° S’il ne prend l’engagement d’honneur de ne jamais adhérer à une telle organisation, au cas où elle viendrait à se reconstituer.
La déclaration et l’engagement prévus par le présent article sont constatés par écrit. »