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Le charbon représente encore près de 50% des combustibles utilisés pour faire tourner les 125 cimenteries du groupe Lafarge.

Comme Lafarge l’indique sur son site internet « la production de ciment est par nature une activité dont l’empreinte environnementale est importante». Pour libérer le CO2 contenu dans le calcaire, étape indispensable du processus de fabrication du ciment, il faut faire monter la température des flammes du four jusqu’à 2000°C. En 2010, ces fours étaient alimentés à 45% en charbon, à plus de 25% en coke de pétrole et en produits pétroliers et, à plus de 15% en gaz.

Si le béton utilisé sur la planète était un pays, il serait le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, juste derrière la Chine et les États-Unis.

Le ciment est le matériau le plus consommé dans le monde, à raison de quelque 150 tonnes par seconde. Quatorze milliards de mètres cubes de béton sont coulés chaque année, selon l’Association mondiale du ciment et du béton (GCCA), basée à Londres, qui regroupe les principaux acteurs du secteur, dont les géants Holcim (Suisse, ex Lafarge-Holcim), le Mexicain Cemex ou le Chinois CNBM.

La seule production de ciment, ingrédient clé du béton, génère 7 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), selon la GCCA – trois fois plus que le transport aérien.

« C’est plus que les émissions de l’ensemble de l’Union européenne ou de l’Inde, juste derrière celles de la Chine et des USA », indique Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et coprésidente d’un groupe d’experts climat de l’ONU. Une tendance qui n’est pas près de s’arrêter avec l’urbanisation galopante en Asie ou en Afrique.

En France, selon des chiffres de 2011, compilés par Mediapart, trois cimentiers font partie des dix plus gros pollueurs : Lafarge, avec 4,1 % des émissions de CO2 françaises, Italcementi, 3,7 % et Vicat, 2 %. Soit un peu moins de 10 % des émissions de CO2. L’industrie du ciment est la deuxième la plus polluante (avec 890 kilos de CO2 par tonne de clinker produite) après l’acier (1.320 kilos pour une tonne d’acier).

“Les cimenteries ont des droits de polluer et des dérogations pour les rejets”

Mais je crois que le pire est la suite :

Les quotas d’émission de gaz à effet de serre sont un système d’échange proposé par le protocole de Kyoto, consistant à fixer une limite d’émission de CO2 aux entreprises, et de donner la possibilité à celles ne pouvant respecter cette limite d’acheter des droits à des entreprises ayant réussi à émettre moins de gaz que la limite fixée. Bref, de l’achat et de la vente de droit à polluer.
L’Union européenne (UE) a mis ainsi en place un système d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre depuis 2003. Sont soumises à ce système de quotas, toutes les « installations réalisant des activités dans les secteurs de l’énergie, la production et transformation des métaux ferreux, l’industrie minérale et la fabrication de papier et de carton ». « C’est une sorte de « permis de polluer » : chaque entreprise se voit accorder un quota de CO2, et doit payer pour chaque tonne émise au-delà. Selon le principe du « pollueur-payeur ».

Entre 2010 et 2014, Lafarge a perçu 485 millions d’euros en revendant ses quotas », explique Cash Investigation.

 

Vous voyez un peu l'entourloupe ? Droit de polluer, quota augmenté, donc surplus et revente, donc argent.

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